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22 novembre 2007

52. Pélerinage et navigation #2-Le fond du cul-de-sac.

Il en fut ainsi exactement comme annoncé. La somnolence, le ronronnement, les grès solennels et multicolores, l’eau tranquille, la beauté du monde mort qui défile et imprègne le spectateur à la fois relâché et saisi. Il n’y avait guère plus de dix personnes sur le bateau, faisant silence devant le chant minéral.

Vers midi, la lumière atteint une violence étourdie. Même les ombres survivantes sont prises de frayeur et se cachent dans les recoins. Le bateau s’est engagé dans un petit affluent, un vieux torrent millénaire asséché devenu bras de mer par le caprice des hommes. Bientôt apparaît un cul-de-sac et un mouillage, le bateau ne peut accoster, le capitaine demande de descendre dans l’embarcation et nous conduit au ponton avec un peu de roulis pour nous réveiller. Nous voici sur la terre ferme après ces heures d’entre ciel et eau, heures de vent et de liquide. La chaleur des cailloux traverse nos semelles.

Le capitaine a promis de nous attendre une heure, une heure devant nous pour prendre le sentier qui se faufile dans le creux du torrent sec entre les deux énormes falaises. Il faut suivre le sentier jusqu’au bout, voir ce qu’il faut voir et revenir par le même chemin. Impossible de se perdre. Espérons qu’il attende, qui sait ce qui se passe dans la tête d’un capitaine d’eau douce ?

Ne pas faire de bruit et marcher à pas de Sioux. Certains disent Navajo et ont raison, les Sioux ne sont pas dans le coin et ce sentier n’est pas celui de la guerre. Nous sommes chez lui, le Navajo, il nous tolère tant que nous ne dérangeons pas les esprits quand le nôtre commence à l’être. Le sentier contourne un éperon qui cachait le fond du thalweg. Le début du fond, il doit continuer sa route vers le plateau longtemps encore, mille mètres à escalader, ou cinq-cents, ou trois-cents, qu’importe, on ne peut pas voir le sommet des falaises.

#52.3 à suivre

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Commentaires
M
Qui sait?<br /> <br /> Mais il lit, en tout cas.
M
C'est vraiment angoissant de s'engager dans de tels sentiers en imaginant être abandonnés sur place ... Un Indien t'aurait-il prêté sa plume ?
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