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51. Dream catcher. #51.2 - Vraie-fausse Amérique (début).
LES COW-BOYS ET
LES INDIENS.
Une demie heure de route a suffit. Exotique. Est-ce bien l’Amérique profonde, l’Amérique des ancêtres, l’Amérique authentique qui se présente sous nos yeux ? J’y vois plutôt une Amérique rêvée, mythologique, dont on raconte qu’elle a existé mais on raconte tant de choses, et n’est-ce point cela la mythologie, justement ?
La voici devant nous offerte à notre regard, impossible et réelle, comme si j’avais rencontré Aphrodite en personne dans sa crique de Chypre. J’ai choisi Aphrodite pour ma comparaison et tu ne peux qu’approuver, tu nous vois face à Héra ou à Héphaïstos ? Tu noteras aussi que j’ai écrit en personne, et non en chair et en os. On ne mélange pas les corps de déesse avec la viande humaine. Aphrodite est d’abord un sale caractère et bien malin celui qui la séduira sans retour de flamme.
Parfois ou très souvent celui qui me lit s’endort, alors il cesse de lire et passe à d’autres vies. Moi aussi il m’arrive de m’endormir en écrivant, et de rêver de qui j’écris. Au moment fatal je m’éveille et je dis déçu : où suis-je ?
Où étais-je ? Oui, l’Amérique, le restaurant. Le soir tombe il faut se dépêcher. Le lieu n’a rien d’un paradis de jolies femmes. Nous sommes au rendez-vous des cow-boys et des indiens, tous semblables avec leurs têtes burinées, leurs chapeaux de cuir, leurs bottes décorées et pointues, leurs gilets à franges, et le colt.
Ils ont tous un colt.
Ils ont tous un pick-up, énorme et cabossé, tas de ferraille exténué et indestructible.
51.2 à continuer.
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