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13 février 2006

28 - On a marché sur la lune #2.

Nous complétons le café de la chambre par un petit déjeuner qui nous fera la journée. Les omelettes matinales du steack-house n’avaient rien à envier à la viande du soir. Après un dernier salut aux Thénardier, il faut toujours régler sa note, nous voilà repartis. La route suit le pied de la montagne, sans en démordre : un côté sur la pente, l’autre dans la plaine, l’asphalte traque la ride, trace la limite. La route respecte la consigne, elle contourne avec soin chaque pli pour ne jamais monter ni descendre.

 

Arrive toujours le moment où le jeu s’arrête. D’énormes remparts de lave durcie viennent couper les ondulations et les ébats de la plaine et du mont. La route se retourne d’un air désolé, comme pour s’excuser de partir à l’escalade.

 

Escaladons.

 

Là-haut nous attend un champ de ruines. Une danse de pierre encore chaude et vivante, et pourtant immobile. La chorégraphie assoiffée d’un Noureev noir et déchiqueté. Le monde de l’oubli et de la perdition. Nombril minéral. Mine de rien à ciel ouvert. Et là, juste dans le coin, un raton laveur.

 

Je veux que ce petit rongeur héroïque qui me regarde apeuré soit un raton laveur. Vous n’allez pas me contredire et lui non plus. Comment peut-il vivre ici, il a refusé de me le dire. Alors je vous laisse vous perdre à votre tour dans le torrent noir et figé. Une sorte de sentier se fraie un passage dans le chaos, et nous conduit de cône en puits à travers la coulée de lave qui barre toute la vallée de la Snake River large pourtant d’une bonne centaine de kilomètres.

 

Photos, panoramas, un peu de marche à pied, retour au catxcat et départ. Nous voulons laisser la plaine à sa plaine et le raton laveur à sa lave, pour les monts en dents de scie là juste à gauche, un petit détour de 200 km, et bien nommée Saw Touth range, il n’y a pas de lune ni de cratère qui tienne. Les vertes prairies des cimes nous rafraîchiront.

 

Juste comme nous décollons, les filles en Harley nous dépassent dans une éruption de bruit que cette lave méritait bien. Plût au ciel que l’Amérique n’ait que ces cavaliers là pour l’apocalypse.

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Commentaires
M
La réponse ne s'est pas faite attendre. Est-ce à cause de sa boisson favorite, que dis-je marque unique !
M
Le cinquième cavalier
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