Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
AMERICA
Publicité
AMERICA
Derniers commentaires
Archives
14 décembre 2005

23. Tétons #2.

23.2 La première évidence est la série télévisée.
                                                                                                   
 J’en suis très peu friand, mais on ne peut pas y échapper complètement, un soir de fatigue, chez des amis, à l’hôtel, n’importe où. Viennent les films américains, anciens ou récents, l’Amérique y est comme ici. Enfin, le mimétisme qui s’empare de l’Europe et du reste du monde, prenons aux américains ce qu’ils ont de plus plat et oublions qui nous sommes. Avec quelques années de décalage, ce sont les ingrédients de cette familiarité.

C’est une erreur. Je ne crois pas que cette sensation de chez moi que je découvre en longeant cette chaîne de montagne et son reflet dans le lac, les Grands Tétons, proviennent de l’imprégnation médiatique. Elle serait apparue plus tôt, elle est en réalité déjà apparue, tout ce que j’ai vu était déjà vu, et c’est ce déjà vu qui me plaisait aussi, bien qu’il soit sur place autrement plus convainquant que tous les apprentissages passés. D’avoir vu de très nombreux films japonais ne m’a pas pour autant rendu le Japon familier. Il y a autre chose.

Je ne sais pas encore. Je trouverai. En roulant dans la forêt qui peu à peu fait place à une prairie fleurie, je m’interroge vaguement inquiet : serais-je vraiment devenu américain, serait-ce à ce point contagieux qu’un simple touriste tout à coup ne veuille plus repartir de peur de se retrouver étranger chez lui ? Est-ce donc là le piège, ou bien est-ce une chance ? Est-ce un chant de sirène pour mieux me perdre et j’ai oublié la cire Ulysse ne m’avait rien dit, ou le seul moyen de venir à bout d’un périple trop gourmand ? Est-ce une aventure nouvelle ou une facilité factice ? Je n’ai pas su répondre. Mais les questions restent là, bloquées dans un coin, elles y resteront j’en ai peur et je le souhaite jusqu’à la fin de mes jours.

De part et d’autre de la haute plaine se dressent les montagnes, très finement ciselées par la pureté de l’air et les neiges récentes. Chaque creux est souligné, blanc dans le vent et sombre sous le vent, chaque arête joue avec le soleil. Les Tétons nous regardent passer, à l’endroit dans le ciel et à l’envers dans le lac lisse. Ils en ont vu passer d’autres, même des français qui les ont ainsi baptisés. Aujourd’hui ils ne voient que nous dans le pur espace, ils ne regardent que nous et le cube rouge qui perd de l’altitude en avalant la route.

Je me souviens de ces jours étonnants où nous avons changé.

(à suivre)

Publicité
Publicité
Commentaires
M
Alors que rien n'a changé ou presque. Ici c'est toujours bleu et rose, l'Amérique n'a pas pris une ride entre ces pages. J'en ai relu plusieurs avant de me poser à nouveau et devant le miroir du lac le reflet s'étoile.
M
Après avoir lu décousu avant 19 heures, je revenais pour converser joyeusement avec Clopine en attendant le retour du grand voyageur et, oh surprise, il a fait une apparition !<br /> J'avais vu les traces d'un chaton égaré dans la neige. Hase à l'entrée de l'hiver j'avais tout d'abord eu l'intention d'observer derrière la fenêtre de mon terrier, puis le temps passant et rien ne se produisant je reprend ma longue vue étant aussi la bienvenue. J'ai une longueur d'avance et point n'est besoin de me répondre.
A
Nous avions dû nous tutoyer dans les anciens temps des forums de ouf. J'ai abandonné les ergots dressés et les batailles de polochons, les mâles dominants et les je-sai-tou-tu-sai-rien de service, et je me suis lové dans mes trois blogues solitaires.<br /> <br /> Je t'en donnerai les clés dès que possible, si tu n'as pas encore trouvé le bon chemin. J'ai vu que tu avais atterri chez Racontars, une blogueuse de choc qui m'a ferré à coup d'îles chaudes et de contes à se réveiller debout. Tu peux aussi te promener chez elle, il y fait bon, entre deux cyclones, entre deux veuves.<br /> <br /> Peu de monde en réalité ici, un certain calme propice. Le calme e la mort, aussi. Alors, une clopine bien clopante, et quelques autres visiteurs du soir, sont ici les bienvenus. Je m'en voudrais de ne pas répondre, mais la frénésie est en ce moment dehors.<br /> <br /> Je ne peux plus aller dans les bacs à sable, je ne peux plus taquiner la Tarquine, je ne peux plus troller l'Eolas, et décompter le compte à rebours de 20x20.<br /> <br /> Mais je tente de répondre, ici ou en imêle, à qui se mêle de moi. Voilà, Clopine.<br /> <br /> Comment vas-tu, toi?
C
Pardonnez-moi, je vous en prie : ce "commentaire" risque d'être décousu, Anremrivière, parce que, comme à chaque fois que j'entre un peu plus loin dans un univers internautique, je risque de m'y perdre. je ne dispose pas, visiblement, des boussoles nécessaires.<br /> <br /> Je ne sais pas ce qu'est un "blog", je n'ose le dire mais dois vous l'avouer. Le mot m'a d'abord renvoyée, fâcheusement, à l'homophonique "block", au sort des déportés et prisonniers d'hier. Bon, si je pousse votre porte, du rose et du bleu m'accueillent, voilà au moins qui est rassurant.<br /> <br /> Je m'imaginais qu'un blog était une sorte de "journal" c'est-à-dire des pages écrites au jour le jour, commentant un quotidien, mais, nuance importane, non "intime", livré, quoi. Vous me direz que les plus célèbres diaristes, Gide en tête, savaient parfaitement que leurs journaux intimes ne le resteraient pas longntemps. Mais au moins entretenaient-ils cette fiction de l'écriture "pour soi", tout au moins leurs productions respectaient cette norme du journal intime, même si leurs auteurs célèbres riaient sous cape. <br /> <br /> Or, ici, rien de tel. Un blog comme le vôtre, le premier où je m'aventure, puisque vous avez eu la gentillesse de m'y convier, est vraiment très différent. Parcellisé en de multiples rubriques, calendérisé, la lecture ne va pas "de soi". D'abord je ne sais où vous êtes, en voyage vraisemblablement si je lis le message qui accueille le visiteur, aux Etats -Unis me semble-t-il ? <br /> <br /> Ensuite parce que le lecteur doit visiblement abandonner la posture du "voyeur par le trou de la serrure" qu'adopte toujours, peu ou prou, le lecteur d'un "journal intime". Certes, abandonnons-la, cette posture, elle m'a toujours bien moins attiré que l'honnête état de lectrice. Oui, mais alors, quoi faire, ici ? Que suis-je censée découvrir ? Où dois-je aller, pour avoir une "vue d'ensemble" ? <br /> <br /> <br /> Je vais cependant regarder tout autour de moi, prudemment, comme Alice le fait avant de boire la bouteille indiquant "buvez-moi". Peut-être ma tête cognera-t-elle au plafond ? Je ne sais...<br /> <br /> <br /> Et puis, ces termes barbares, là, les "rétroliens", qu'est-ce exactement ? Vais-je, pour avoir voulu vous suivre, andremrivière, me retrouver emberlificotée comme la pelote que le chaton a joyeusement tripotée ?<br /> <br /> Je verrai bien...<br /> <br /> <br /> BOnjour chez vous, donc !<br /> <br /> Clopine, qui ne sait trop ce qu'elle doit faire ici ?
Publicité