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7 novembre 2005

21. La Pierre jaune #2.

21.2               On m’a raconté que quelque temps auparavant un cataclysme similaire était arrivé.

On me raconte toujours des trucs qui me contrarient. Mais je sais bien que c’était il y a plusieurs dizaines de millions d’années et qu’on n’est pas sûr que les preuves en soient, d’ailleurs ce n’est pas un volcan qui a fait le coup, mais un astéroïde dont le choc a tout ébranlé dans mes profondeurs. Des milliers de volcans opportunistes se sont alors réveillés histoire de se hausser du col, et se sont faufilés dans les trous de mon manteau.

Pendant plusieurs dizaines de tours de soleil, on ne l’a plus vu. Il a fait si froid que tous les animaux sont morts, tous, sauf quelques bizarres bêtes à poils, à plumes et à sang chaud, si petites et si faibles que je ne donne pas cher de leur peau. Je ne m’en souviens pas, de cette affaire. J’étais probablement encore trop jeune, il paraît que c’était un changement d’ère. Puisqu’on le dit.

Maintenant je suis bien vieux. Depuis mon explosion à moi, je me sens plutôt raplapla. Mes voisines de quatre mille mètres se gaussent. Peu me chaud, si je peux me permettre. Je sais que là-bas, dans la plaine, la roche que j’ai propulsée dans la stratosphère s’est tranquillement étalée, recouvrant tout de sa mauvaise terre. Je sais aussi que j’ai des émules dans les parages, un peu plus à l’ouest dirait mon ami Tournesol ; tôt ou tard, ils auront ce hoquet d’apocalypse, et on se souviendra de moi.

Pour ne pas perdre la main, je m’amuse encore avec mes jets de vapeur, mes cavernes sulfureuses, mes bulles colorées et mon préféré, mon petit dernier, mon joujou extra, mon vieux fidèle ; trente mètres d’eau bouillante par tous les temps, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, un coup de sifflet de quelques minutes toutes les heures, et les gens applaudissent chaque fois. Toutes les heures, non, je varie l’intervalle selon mon humeur, selon l’humeur de mes visiteurs. Je fais attendre les gens pressés, et s’ils sont distraits j’en place deux coup sur coup, ils se retournent, c’est trop tard.

(n°3 à suivre)

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Commentaires
M
Faut-il lui jeter du pop-corn pour le faire exploser de joie ?
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