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20 janvier 2006

26 - Le Serpent abandonné.

La petite ville est recroquevillée à l’entrée de la vallée. Deux rues larges comme des pistes d’aviation se croisent à angle droit. Les maisons en bois se suivent, entourées de cailloux en guise de pelouse ; un brin d’herbe survit ici et là pour le confirmer. Deux piétons marchent jusqu’au carrefour, traversent et s’éloignent. Des dizaines d’yeux se collent à eux, on n’avait pas vu de piéton par ici depuis Lewis et Clarke.

 

Je suppose qu’il y avait des dizaines d’yeux parce que je n’ai rien vu en réalité. Trois cents mètres séparaient le motel et son grand mât lumineux visible depuis l’autre bout de monde, totem au pays des totems, du steack-house où nous allions enfin pouvoir dîner ; nous n’allions pas reprendre le catxcat pour si peu. Allons bon, nous ne sommes donc pas encore tout à fait américains. L’instinct de conservation peut-être, un soubresaut de la vieille Europe décadente.

 

Nous ne pouvions pas nous plaindre et nous l’avions bien cherché, ce bout du monde ci. Nous avions laissé depuis longtemps les champs de pommes de terre qui font la célébrité de l’Idaho et les populations qui en vivent pour longer le pied des montagnes, et nous avons retrouvé les lignes droites et la platitude. Seul l’horizon se souvenait des Rocheuses en dansant sa découpe sur le ciel.

 

La Snake River Valley s’étale sans retenue en un immense glacis, une plaine de cendres et de scories. Parfois un tertre, souvenir d’un volcan, vestige de basalte ou d’amphibolite. Les géologues sauront vous expliquer le calme des pierres au milieu des chaînes infranchissables. Ce qui m’attire, moi, c’est le point précis où du sol commence à naître la montagne, l’angle exact que forment la plaine et la pente, l’arête aride où l’ennui fait place au vertige.

à suivre.

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Commentaires
M
Tu as bien fait de ne pas croire la réponse crue, j'ai devancé.
M
La provocation marche toujours. Merci Monsieur ANDREM
A
Dois-je faire une pause, ou prendre la pose?<br /> <br /> S'il faut maintenant des lunettes noires pour lire ma prose, mes chevilles n'en finiront plus de m'empêcher de marcher.<br /> <br /> J'ai vite fait de m'y croire, gare à la douche froide, à l'écossais de la fin du haricot, à la carotte cuite. Toujours craindre et douter, sinon plus rien.
M
"Le cru et le cuit" lu en 1984 je pense que ce n'est pas de ça dont il s'agit ; serais-je cuite ? ai-je été crue ?
M
Rien que ça ! pas seulement le soleil ...
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