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24 août 2006

‎39.2 – Chinatown (suite).

 

Article 2.b) Je me souviens du monde sur les trottoirs et la chaussée, bien plus serrés que dans tout autre secteur de la ville, autant qu’à Paris Madrid Rome mais bien moins qu’à Tchoung-Qing ou Taipei ; j’ai vu des films sur Tchoung-Qing et sur Taipei.

Je me souviens des immeubles colorés certes plus hauts que dans le reste de la ville résidentielle avec leurs inévitables escaliers de secours mais moins que dans le Financial district. Toutes les villes américaines ont un quartier de gigantisme, et le reste est si bas. Un peu de verticales folles pour tant d’horizontales éperdues.

Colorés, pour être colorés, ils l’étaient. Juxtapositions des teintes à réjouir un expressionniste allemand ou un tagueur de quartier. Vais-je continuer avec des je me souviens ? On va m’accuser de plagiat, non ? Vous par exemple, qui me regardez d’un air myope, je devine à qui vous pensez. En cela nous sommes d’accord, nous pensons la même chose. Et je continuerai si je veux, le talent en moins.

Il y a profusion d’enseignes qui s’enlacent, écrites en chinois je ne peux distinguer s’il s’agit d’une enseigne unique de deux cents mètres de long, ou deux cents enseignes concurrentes.

Nous sommes restés plusieurs heures à Chinatown. Elle est assez vaste pour y errer des heures et des jours sans jamais repasser par le même point. Je me souviens de toutes ces choses que j’ai déjà dites, et de bien d’autres, ces petits parcs inattendus ces échappées vers les tours verticales et la grande pyramide, les oiseaux encagés et les oiseaux libres, la librairie française juste au coin de la rue tenue par une porte de prison digne d’un bistrot parisien, les boutiques au bonheur de ‘Aliénor, la profusion.

Une seule chose émerge de ce mélange de souvenirs incertains : derrière ses oripeaux exotiques, ses couleurs criardes, ses piétons agglutinés, ses boutiques clignotantes de colifichets, sa peau colorée, cette ville est une ville d’Amérique et de nulle part ailleurs.

Fin de l'article 2.

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Commentaires
A
Là plus qu'ailleurs, la bannière.
E
Et la bannière étoilée, elle est présente aussi dans Chinatown ?
A
Bonjour Marie la Myope. Comme nom d'indienne, ce n'est pas très valorisant. Mais je ne peux prétendre à oeil de lynx, quand même.<br /> <br /> La force de Georges Perec d'écrire trois cent pages de phrases commençant par je me souviens sans être un instant ennuyeux me rend vert de jalousie. Je suis un jaloux verdoyant.<br /> <br /> Et ne me mets pas trop de coquelicots sur mes Marguerites, ils déteignent et m'atteignent.<br /> <br /> Bonjour Superlova. Que vous seriez de l'île rouge que je n'en serais pas étonné. N'allez pas dire à VinVin que le proverbe n'a jamais existé. Je le vois qui cherche désespérément, et je ris de le voir en ce miroir. A bientôt.
L
Je retrouve bien des souvenirs dans cette description de chinatown. Celui de San Fran est beaucoup plus interessant que celui de Chicago ou New York. Je voulais aussi vous faire un clin d'oeil pour l'utilisation du proverbe malgache (qui m'echappe d'ailleurs dans la langue d'origine) chez 20/20. <br /> Bonne perigrination !!!!
M
des je me souviens de .... pourquoi serait-ce plagiat ? c'est heureux que beaucoup de gens aient des souvenirs et le devoir de mémoire ça existe aussi. Air myope ? ce doit être une coïncidence même pour l'exemple et si je le suis, ça fait douze lustres que je le sais - maintenant nous somme deux. J'aime les banderoles eussent-elles deux cent mètres de long, je ne peux les lire, ça repose.
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