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3 mai 2006

35. William S.

La foule des grands soirs se presse sur la place en pente. C’est grand soir ici tous les soirs. Ils ne font jamais les choses à moitié, alors c’est grand soir tous les soirs sauf peut-être à Thanksgiving, je n’y était pas pour Thanksgiving alors je ne saurais être formel et d’ailleurs je ne sais pas ce qu’est Thanksgiving, je sais qu’il y est question de dinde bouillie immangeable mais qu’ils mangent. C’est la preuve qu’ils ne font jamais les choses à moitié, détruire un pays, saccager le monde, manger de la dinde bouillie, écouter William S. 364 jours par an, sinon 365, sans parler des bissextiles.

Soirée de gala tous les soirs dans une petite ville perdue au fin fond des montagnes, non loin de la montagne sacrée des indiens.

En bas de la place, une petite estrade attend. Comme au bon vieux temps de William, elle doit recevoir des troubadours, des cracheurs de feu, des mimes, quelques musiciens, pour faire patienter ces messieurs dames avant l’ouverture du théâtre, bien habillés et choucroutées de frais. Comme au bon vieux temps, ils arrivent, les musiciens, les comédiens, les baladins, les clowns tristes et gais, et ils font patienter les gens. De jolis bout de spectacle, où chacun on le sent bien joue sa vie entière en quelques minutes. Des mois de travail acharné pour un éclat de rire de la foule, pour une pirouette réussie, pour un jet de flamme. Quelqu’un se souviendra d’eux dans cette foule sur la place en pente et leur donnera un travail, et ils deviendront peut-être célèbres et riches.

A moins qu’ils ne rentrent d’où ils sont venus ; ils deviendront garagistes, serveurs ou bûcherons.

Le vieux théâtre ouvre ses portes, c’est l’heure enfin. D’avoir été imaginé et construit une première fois au seizième siècle anglais m’autorise à l’appeler vieux, lui qui rutile dans son béton juste durci. Comme on m’a dit qu’il était réplique exacte je l’appelle vieux. Mais en plus grand. Il est donc en plein air. Couvrez-vous braves gens, les soirées sont fraîches à Ashland et grelotter nuit à l’écoute.

à suivre.

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Commentaires
M
Théâtre ou montagne sacrée des indiens, un choix shakespearien.
M
Plutôt rien que bref, des détails de taille ont manqué - volontairement - autrement j'aurais l'impression de répêter l'à venir.
A
J'ai tout lu. Il en faut, des cicatrices, pour être. Et souvent elles démangent.<br /> <br /> Je répondrai brièvement, mais pas en Amérique.
A
Merci d'être passée avant de disparaître dans le tréfond des noirs desseins et des gais dessins.<br /> <br /> Les dessins qui déménagent, et la folie aussi.<br /> <br /> Grande force à toi dans tes combats. Prudence du lion et force du serpent. Mais si, folie, le serpent est bien plus fort qu'on croit, et le lion plus avisé qu'il n'y paraît. Et que dire de la lionne ?<br /> <br /> A bientôt chez moi chez toi.
F
Joli !
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