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Il faudra plus tard continuer ce voyage. J’en connais une qui veut voir l’océan. Ce n’est pas parce qu’elle m’a piégé avec un ermite que je vais la larguer entre la chaîne orientale et la chaîne occidentale, entre les Rocky et les Cascades. Car on en est encore très loin, de l’océan. Seulement voilà, une sorte de grosse fatigue me tombe sur la mine de crayon, sur le clavier, sur l’écran. Soudain je ne sais pas trop ce que je fais là avec vous, et vous n’y êtes pour rien. Ce n’est pas mon métier ce n’est pas ma vie, et je suis en train de les oublier, ceux-là. Ils pourraient bien se venger, si je ne les respecte pas. Mais que va-t’il arriver si j’arrête ? Que va-t’il m’arriver ?

Comments

[Marie]

Reste t-il un endroit pour y trouver refuge ?
Je suis venue me noyer pour un demi-anniversaire - je n'est pas voulu me hasarder au sex?? tant qu'il s'agit de moi - merci de corriger les fautes et rétablir avant le prochain sept. Si on faisait en décades serait-ce plus simple ?

[Marie]

Beau Aisé : je savais que j'avais lu ce mot, il n'y a pourtant pas si longtemps. Aurais-je perdu mon âme de migrante ?

[andrem]

Le 3 février 2006.

Je ne me souviens plus d'avoir répondu à votre commentaire, Ta'baa'ah. C'est très mal, j'ai trop peu de commentaires pour faire l'indifférent quand en vient un.

Il m'avait pourtant plu. Mais en voulant rattrapper l'impolitesse et répondre, même un peu tard, j'ai compris pourquoi je n'avais pas répondu sur le champ, puis oublié de revenir. C'est que votre propos me touche, et que je ne sais quoi dire en réponse, sinon de maladroits remerciements, sinon une paraphrase de ce que j'ai déjà écrit, sinon un plagiat de ce que vous écrivez. Du coup, c'est le silence qui vient, comme on peut l'entendre là-bas lorsque le vent tombe.

Vous avez raison, il faut repartir dans cette contrée, de country. J'y reviendrai, si le temps le permet. Je choisirai l'Arizona, où mon blogue ne m'a pas encore entraîné, et que j'ai traversé trop vite comme le reste. J'irai voir les recoins, les troglodytes, et les gardiens de l'arc-en-ciel. Je m'assoierai sur mes talons, et j'écouterai le silence quand le vent sera tombé. Je n'ai pas eu le temps, cette fois là que je raconte.

Encore un peu de temps et nous le traverserons à toute allure, l'Arizona de ce blogue. Je suis à Arco dans la mise en ligne (Idaho), à Boise dans l'écriture, et à San Francisco dans l'avant-projet.

Je suis rentré de ce voyage depuis bientôt quatre ans et ce sont les souvenirs qui parlent ; parfois ce dont je me souviens aujourd'hui est ce que je n'avais vu en passant, ou plus exactement ce que je n'avais pas su que je le voyais au moment que je le voyais. Point n'est besoin parfois d'attendre que le vent tombe, lorsqu'on garde les oreilles grandes ouvertes et le cerveau à l'abandon.

S'y engouffre alors l'air du temps et l'esprit du lieu.

[Ta'baa'ah]

Ben oui, ouf. Il y a deux sortes de blogs, qui correspondent a deux sortes de voyages quand on parle d'un voyage en terre indienne: Le marathon du genre 1 national park/1 jour/1 photo/, ca dure 15 jours et on raconte sur un blog des inepties mille fois entendues. Y a aussi les new age/baba en manque de spiritualité, mais si, ceux qui diront toujours que EUX ne sont pas new age, ni indian lover..
J'ai qq nuits d'insomnies a perdre et je fais une recherche par mot clef " navajo" ssur les blogs de la toile.. Consternant.. et puis je tombe ici, et je retouve un peu de l'amerique que je connais. Je retrouve meme parfois des phrases qui m'ont traversé la tete a des moments clefs là bas. Et je me dis donc -Ouf- ca existe encore ...
J'ai lu ( pas tout j'avoue, j'ai aussi une vie), et j'ai trouvé pour la premiere fois un melange de temoignage, de voyage et d'humilité, ces deux derniers termes ne cohabitant pas souvent.
Ce que j'ai lu etait interessant, touchant, bien ecris et humble. c'est difficile a expliquer, comme ca doit etre difficile de raconter l'experience d'un morceau de vie, en particulier en terre indienne, et en particulier sans tomber dans les lieux communs, les idées toutes faites, l'arrogance du voyageur, et surtout l'image de l'homme rouge qu'on espere trouver en allant la bas. Je suis tombé ici par hasard, et sur le bref passage ou le mot navajo est evoqué, et ca m'a rappelé une phrase que j'ai pensé et dite au retour de mon premier voyage y a 15 ans: la bas, ce ne sont pas les navajos qui sont en reserve mais les touristes, avec ces interminables clotures qui emblent nous dire: traversez , achetez nos fry breads mais vous n'en saurez pas plus :)
Parfois un vagabond se met a l'heure indienne, il arrete sa caisse de location, se plante devant un lavo aavec un paquet de chips, attendant son linge, et les choses arrivent, et on comprends ce qu'on fout là et on comprends qu'on pourra plus se passer d'y revenir.
Je suis juste etonné que vous ayez senti pas mal de ces choses en bougeant autant alors qu'il faut justement rester a un endroit et attendre.. J'espere que vous referez un voyage où vous determinerez un perimetre plus petit, et vous verrez que sur un territoire grand comme la rez navajo, on peut y revenir pendant des années, et ne jamais y rencontrer les memes choses..:)
Belle lecture que vous m'avez offerte ce soir. Moi j'y repart dans 5 mois et demi, comme je fais tous les ans depuis 15 ans, je vais y retrouver mes amis navajos et me mettre un peu a l'heure indienne :). Pour les statistiques ( lol) quand on etait deux, il me fallait un an pour economiser, on partait 1 à 2 mois, et on vivait sur place avec un budjet de 2000f une fois retiré avion et voiture.
Maintenant on est 4, il me faut plus longtemps pour economiser, mais on part et vit la bas avec un budjet de 1300€ env pour 4, pour une 30taine de jours logement essence incluse. je n'aurai jamais de toute ma vie 15000€, si je les avais je pourrais faire vivre la bas les 4 que nous sommes pendant environ 8 mois. damn! le voyage de mes reves!

[andrem]

Sacré moine.

Dès que je tarde à déchiffrer ses pattes de mouches et à les répandre au vu et au su, il vient de nuit me tortiller les orteils et je n'en dors plus.

Alors je dois reprendre le collier et oublier vraie vie et faux semblants devant mon écran. L'écran noir des nuits blanches de la chanson.

Je finis par me demander si ce n'est pas justement pour pouvoir vivre ma vraie vie que je suis ainsi obligé d'obtempérer.