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19 octobre 2005

18 - ROCKY #1.

18.1 

         Nous repartons le lendemain après le duel de 9h30, c’est le justicier qui a gagné nous étions un bon jour, à l’assaut des vraies montagnes. C’est bien joli de traînasser dans les rides blanches et les collines noires, il faudrait bien voir à s’occuper de monter plus haut. Des cols à plus de trois mille mètres nous attendent, assez joué au travail.

On a bien compris que la plaine n’était plus la plaine. Après avoir traversé les Black Hills, nous retrouvons les ondulations herbeuses de la prairie, mais plus question de monotonie désormais. Le rêve n’est plus permis, ici ou là dans le paysage un sommet dépasse qui rompt la ligne des pensées et de l’horizon, conique ou déformé, puy boisé ou mont chauve, que l’érosion aura gardé après l’avoir dépouillé de sa gangue.

Ainsi la tour du diable, Devil Tower, dresse sa colonne monolithique de basalte au dessus de tout le territoire visible, montagne sacrée, énorme cylindre haut de deux cents mètres, que l’on contourne en silence pour ne pas agacer les esprits. Il fait beau, tout va bien, pas d’orage en vue. Un ranger nous arrête pourtant, sirène hurlante et gyrophares en furie. Quarante cinq miles per hour instead of vingt cinq. Voilà, le diable se cachait dans une limitation beaucoup plus limitée que je croyais. Les vertus hypnotiques de ‘Aliénor nous ont permis de nous en tirer avec un avertissement écrit. Ecrit et gratuit, je n’en demandais pas plus. Le diable a dû râler dans sa tour, mais nous étions déjà partis.

A l’horizon la ville de Buffalo n’a rien de particulier qui justifie que j’en parle. Rien de particulier sauf un détail, un petit rien madame la marquise : c’est l’horizon lui-même qui devient la vedette.

Depuis qu’on les attendaient, on aurait pu désespérer de les voir et les voici, alignées comme à la parade, du plus loin à gauche au plus loin à droite, sans faille apparente, jouant des pointes avec les nuages, frangées de blanc en haut soulignées de noir en dessous comme un maquillage un peu appuyé, il ne reste plus qu’à les gravir, ce sont les Montagnes Rocheuses qui courent du nord du Canada au sud du Mexique, et je les ai là, devant moi, toutes à moi, Rocky Mountains à l’attaque.

(§18. à suivre)

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Commentaires
M
Un fabuleux voyage, je ne suis pas encore descendue de mon arbre.
M
L'ascension est rude, je vais me reposer un brin. Aîe, l'erbe est en bas, tant pis je reste dans les branches.
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